"Le Vitiligo m’a forgé" : Témoignage de Samirel Gandourri sur l’acceptation et la résilience
- Editor
- 26 mai
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Dernière mise à jour : 4 juin

Québec — À 45 ans, Samirel Gandourri partage son parcours marqué par une différence visible et une force intérieure. D’origine maroco-tunisienne, né à Québec, il raconte comment le vitiligo est devenu, non pas un fardeau, mais une source de caractère, d’identité et d’acceptation.
À l’âge de 6 ans, un accident de la route bouleverse la vie de Samirel Gandourri. Renversé alors qu’il roulait en BMX, il subit des lésions et des cicatrices qui marqueront le début du développement du vitiligo. « Je grattais les cicatrices, puis ça a développé le vitiligo. » À cette époque, peu d’études existent sur cette maladie, souvent considérée uniquement comme esthétique.
Vivant dans une ville comme Québec, déjà en tant que minorité visible, Samirel explique que ses marques cutanées attiraient la curiosité. Ce regard extérieur l’a poussé, dès l’enfance, à se forger une personnalité forte, à défendre sa place dans la société. « Graduellement, ça m’a forgé le caractère. » Ses parents, bienveillants, cherchaient des solutions pour soulager ou camoufler la maladie, mais les options médicales étaient limitées dans les années 80 et 90.
Les antécédents familiaux n’ont été découverts que plus tard, lorsque sa grand-mère paternelle a développé la maladie à l’âge de 70 ans. Cela a permis de faire le lien génétique. « Moi, le vitiligo m’a toujours amené une force et non une faiblesse », affirme-t-il avec conviction. Travaillant dans un milieu public depuis plus de dix ans, Samirel souligne que beaucoup ne remarquent même pas sa dépigmentation — sa personnalité prenant souvent le dessus sur l’apparence.
Il admet toutefois que l’impact du vitiligo peut varier selon le genre. « Chez la femme, ça peut créer plus de complexes », explique-t-il, tout en insistant sur l’importance de l’acceptation personnelle. Il cite l’exemple d’une femme de sa famille dont le vitiligo avancé avait causé une souffrance psychologique. Pour lui, c’est l’inverse : « Moi, j’ai un tatouage naturel. »
Aujourd’hui, Samirel milite pour l’éducation et la sensibilisation autour du vitiligo. Il encourage les personnes atteintes à s’informer, à étudier la maladie pour mieux la comprendre, et surtout à apprendre à vivre avec. « Faire des études, ça aide à ramener une confiance. Il faut vivre avec et être bien dans sa peau. »
À travers son témoignage, Samirel Gandourri incarne la force tranquille d’un homme qui a transformé une différence visible en moteur de résilience. Son message est clair : le vitiligo ne définit pas la personne — c’est l’attitude face à lui qui forge l’identité.
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