Reconnaissance officielle de la Journée mondiale de l’Afrique par la Ville de Montréal

Dans une ambiance empreinte d’émotion et de fierté, le conseil municipal de Montréal a adopté, pour la première fois, une déclaration officielle reconnaissant le 25 mai comme la Journée mondiale de l’Afrique. Cette initiative, longtemps portée par la Fédération africaine et l’Association du Canada, marque un tournant symbolique et politique dans la reconnaissance de la contribution inestimable des communautés africaines à la métropole.

La déclaration a été présentée en présence de plusieurs figures éminentes de la diaspora africaine montréalaise. Parmi elles, l’honorable sénatrice Amina Gerba, l’entrepreneur Guy Épassi, directeur général de la Fédération africaine, Armel Bamba, vice-présidente de la Fédération, ainsi que des leaders communautaires tels que Cécile Ngol H, Brahim Lem Galette, Walid Zari, et Barou Bouhaid.

D'autres personnalités du monde médiatique et artistique étaient également présentes, notamment Boucar Diouf, Cyril Équala, Jean-Baptiste Nienda, Karine Somba, et Guichigo Moucha Galousa, directeur général de l’Afromusée. Leur présence témoigne du rôle vital des communautés africaines dans le développement culturel, économique et social de Montréal.

Le 25 mai fait référence à la date de création en 1963 de l’Organisation de l’unité africaine à Addis-Abeba, ancêtre de l’actuelle Union africaine. C'était la "journée africaine de la liberté", symbole de la lutte contre la domination coloniale et de la quête d'autodétermination du continent africain.

La déclaration municipale a salué la diversité et la richesse des peuples africains ainsi que l’empreinte indélébile de leurs diasporas à Montréal, ville qui abrite désormais l’une des communautés africaines les plus dynamiques au Canada.

« Ces Montréalaises et Montréalais d’origine africaine sont des architectes de notre présent et de notre avenir, » a déclaré la conseillère, soulignant la présence de plus de 1,3 million de personnes d’origine africaine au Canada, dont une majorité réside à Montréal.

Les contributions de la diaspora africaine se manifestent dans tous les domaines : médias, affaires, culture, sport et vie communautaire.

Des journalistes comme Azeb Walde Jordice et Rebecca Makonnen, des artistes comme Rachid Badouri, Corneille, ou encore Karim et Sarahmée Ouellet, ainsi que des entrepreneurs et figures publiques telles que la sénatrice Gerba ou Makakoto, ont été mis à l’honneur pour leur rôle moteur.

Des lieux symboliques comme la Maison de l’Afrique Mandingo, ou encore des restaurants africains tels que Le Nil Bleu, Kauma, ou La Belle Afrique – visité par le Premier ministre François Legault – incarnent cette richesse culturelle quotidienne.

Montréal célèbre l’Afrique à travers des festivals majeurs comme Nuits d’Afrique, Vues d’Afrique, le Festival du monde arabe, et Afromonde. Ces événements, au-delà de leur valeur culturelle, renforcent le dialogue interculturel et participent à la cohésion sociale de la ville.

Mais la déclaration va plus loin. Elle ouvre la voie à des partenariats renforcés entre Montréal et les pays africains dans des secteurs stratégiques comme l’intelligence artificielle, les énergies renouvelables, l’économie circulaire, ou encore la lutte contre les changements climatiques.

« Le continent africain, riche de biodiversité et de savoirs ancestraux en matière de durabilité, peut compter sur Montréal comme partenaire engagé, » a souligné la conseillère.

La déclaration s’inscrit également dans une dynamique internationale. Elle reconnaît le rôle central de l’Afrique dans la francophonie, avec plus de 167 millions de locuteurs, et affirme la volonté de Montréal de jouer un rôle actif dans le développement de projets durables et mutuellement bénéfiques.

La séance s’est conclue par un vibrant appel à l’unité, à la dignité, et à la collaboration entre les peuples, dans l’esprit des pionniers panafricanistes qui ont fondé l’Organisation de l’unité africaine.

« Que ce geste soit un phare illuminant les liens profonds qui unissent Montréal au grand continent africain et à ses diasporas, » a-t-elle affirmé.