impact d'une OBNL au sein de la communauté Noire canadienne
- Editor

- 25 avr. 2023
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Montréal – Dans une salle animée par l’énergie de l’échange, plusieurs intervenants de parcours divers se sont réunis pour discuter du rôle essentiel des organismes à but non lucratif (OBNL) créés par et pour les communautés noires du Québec.
Entre témoignages personnels, constats lucides et appels à la collaboration, la rencontre a mis en lumière les défis, mais aussi les perspectives prometteuses pour ces organisations de terrain.
Denis Perrier, ancien policier et militaire, a ouvert la discussion en rappelant son engagement communautaire. Avec plus de 30 ans de carrière dans les forces policières à Montréal et une solide expérience militaire, il a choisi de s’investir dans les OBNL afin de soutenir des causes qui lui tiennent à cœur.
« J’avais beaucoup envie d’aider les communautés noires aussi, parce que je les ai côtoyées comme policier, mais je n’étais pas assez impliqué directement. J’ai décidé d’embarquer dans l’aventure », explique-t-il.
Pour Cyril N’Kuala, journaliste et fondateur de l’organisme Né au Québec, le constat est clair : la diversité doit être mieux représentée dans l’espace public.
« À mon avis, certaines voix n’étaient pas assez entendues. C’est ainsi que Né au Québec est né, avec pour mission la promotion de la diversité et de l’inclusion. Nous étions engagés bien avant que ces thèmes deviennent à la mode », souligne-t-il.
Les intervenants s’accordent : les OBNL jouent un rôle de proximité que ni les gouvernements ni les grandes institutions ne peuvent remplacer.
« Les citoyens ne peuvent pas cogner directement à la porte du gouvernement. Les OBNL sont là pour faire ce pont, apporter une aide concrète et immédiate », rappelle Denis Perrier.
Cette fonction de proximité, expliquent-ils, est ce qui permet aux OBNL de répondre à des besoins spécifiques – qu’il s’agisse de logement d’urgence, d’accompagnement social ou d’intégration économique.
Malgré leur importance, les OBNL issus des communautés noires doivent relever un défi majeur : celui de la professionnalisation.
« Gérer un OBNL, ce n’est pas gérer un budget familial. Il faut acquérir des compétences solides en administration, en communication et en gestion. Trop souvent, nos organismes restent à une échelle micro, et ça limite leur impact », explique Cyril N’Kuala.
L’autre enjeu soulevé est celui de la multiplication des petits organismes qui, bien que pertinents, travaillent parfois en vase clos.
« Il y a une multitude d’OBNL qui font exactement la même chose. On doit réfléchir à la mutualisation et à la collaboration. C’est seulement ainsi que nous pourrons atteindre un réel changement systémique », affirme un intervenant.
La critique, loin d’être un frein, doit devenir un levier de croissance. Les panélistes rappellent que certaines communautés ont su se structurer en bâtissant des institutions solides (centres communautaires, espaces culturels, infrastructures propres). La communauté noire, de son côté, doit viser le même type de réalisations collectives.
« Si la critique devient source d’inspiration, alors nous avancerons », insiste l’un des participants.
En conclusion, tous s’accordent sur un même mot d’ordre : collaborer et renforcer les capacités.
« Nous ne créons pas des OBNL pour réussir financièrement, mais pour répondre à des besoins précis. Travaillons, collaborons, et le succès viendra », résume Cyril N’Kuala.
L’événement s’est achevé dans un esprit d’optimisme, soulignant l’importance de la solidarité et du partage de compétences afin que les OBNL issus des communautés noires puissent continuer à jouer leur rôle crucial dans la société québécoise.




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