MONTREAL FANS: CÔTE D’IVOIRE Vs RD CONGO | Pronostic | ½ finale | #afcon2023
- Editor

- 6 févr. 2024
- 2 min de lecture

Dans un enregistrement diffusé sur les réseaux, un groupe de supporters s’exprime avec un mélange de chants, d’applaudissements et de phrases provocatrices à l’égard de l’équipe adverse, évoquant de façon imagée une domination annoncée lors du prochain affrontement « Côte d’Ivoire – Congo ». Le ton, tour à tour railleur et triomphant, illustre la ferveur — parfois borderline — qui accompagne les grandes rencontres sportives.
« Vous êtes en démin, mais les léopards vous attendent, l’éléphant sera mangé en toute humilité », lance la voix principale, utilisant les symboles animaliers pour stigmatiser l’adversaire et glorifier les siens. Le message, scandé entre morceaux de musique et acclamations, mêle menaces verbales à un humour de supporters : « nous ce sont les léopards, on va vous manger et on va vous humilier chez vous », proclame-t-on, avant d’ajouter des moqueries répétitives et des invectives destinées à enflammer les chants de stade.
Plusieurs passages de l’enregistrement font référence à des joueurs ou à des épisodes passés — « Lazar… on l’a ressuscité mais il a fini toujours à mourir » — et utilisent des expressions locales et des onomatopées (« BIM BIM BIM ») qui renforcent l’aspect tribal et rythmé du message. Les applaudissements et la musique encadrent les insultes, transformant la provocation en spectacle sonore destiné autant à galvaniser les supporteurs qu’à provoquer l’équipe adverse.
Les chants de supporters ont toujours joué un rôle essentiel dans l’identité des clubs et sélections : ils créent une ambiance, portent les joueurs et participent à la dramaturgie du match. Mais lorsque le discours bascule vers la menace ou l’humiliation ciblée, il pose la question des limites acceptables du « folklore ». Ce fragment audio illustre bien cette ligne ténue : l’humour et la bravade côtoient des formulations qui peuvent être perçues comme intimidantes.
Les acteurs du football — clubs, fédérations, autorités de sécurité — sont régulièrement appelés à intervenir lorsque des chants dépassent ce qui est considéré comme supportable, afin d’éviter des débordements ou des incidents lors des rencontres. Les réseaux sociaux, amplificateurs contemporains, favorisent la diffusion rapide de ces messages et renforcent leur impact, bien au-delà des tribunes.
L’usage d’images fortes — « léopard », « éléphant », « roi de la savane » — n’est pas anodin. Ces métaphores, simples et visuelles, permettent de résumer en peu de mots une rivalité, de différencier camps et tempéraments, et d’insuffler une narration martiale à la rivalité sportive. Elles participent aussi au passage de la parole privée à la parole publique : une boutade entre amis peut, une fois enregistrée et partagée, devenir une charge symbolique lourde de sens.
Cet enregistrement est un instantané de la face bruyante et passionnée du football : chants, rires, provocations et mises en scène verbales qui cherchent à dominer l’autre par la voix. Reste à savoir si ces mots resteront de simples fanfaronnades d’avant-match ou s’ils alimenteront une tension plus large entre supporters. Dans tous les cas, il rappelle que l’énergie des tribunes peut être aussi constructive — pour encourager — que problématique, lorsqu’elle bascule dans l’humiliation ou la menace.




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