RÉACTION DE BRIAN SMITH : Que faut-il pour relancer le festival Carifiesta de Montréal ?

Montréal – Les questions entourant l’avenir de Carifiesta, le carnaval caribéen de longue date de la ville, refont surface après que l’organisme responsable du festival, la Caribbean Cultural Festivities Association (CCFA), a révélé qu’il n’avait pas obtenu de financement municipal cette année.

Prenant la parole lors de la conférence Happening à l’hôtel DoubleTree, le militant communautaire Brian Smith a apporté un éclairage sur la controverse et a exhorté les Montréalais à aller au-delà des accusations de discrimination pour s’attaquer à des problèmes organisationnels plus profonds.

Le week-end dernier, la CCFA a annoncé sur les réseaux sociaux que la Ville de Montréal avait refusé sa demande de financement. Cette décision a relancé les critiques, certains membres de la communauté évoquant le racisme systémique comme cause sous-jacente.

Smith, toutefois, a suggéré que les lacunes en matière de gouvernance au sein de la CCFA avaient joué un rôle plus décisif.

« La CCFA a manqué de capacité à organiser le Carnaval », a expliqué Smith. « Lorsque vous vous adressez à des organismes gouvernementaux ou à des fondations privées pour obtenir des fonds, il faut de la gouvernance. Il faut un conseil d’administration fonctionnel, une adhésion, des rapports d’activités et des rapports financiers. La Ville de Montréal elle-même a reconnu des problèmes de gouvernance dans cette organisation. »

Actuellement, Carifiesta ne reçoit que 30 000 $ de financement municipal, une somme que Smith qualifie de « pratiquement insignifiante » comparée aux centaines de milliers de dollars alloués à d’autres festivals culturels de la ville.

Selon Smith, sans soutien supplémentaire des gouvernements provincial et fédéral — ainsi que de commanditaires privés —, le défilé ne peut être maintenu. Il a proposé la création d’une nouvelle coalition d’organismes pour prendre la responsabilité du festival.

« Les Montréalais méritent mieux », a déclaré Smith. « Nous avons tellement d’organisations qui aimeraient contribuer au Carnaval. Si une nouvelle entité se forme avec une gouvernance appropriée, il n’y aurait aucune raison pour que la Ville n’augmente pas son financement. »

Smith a ajouté que certaines discussions étaient déjà en cours pour sauver l’édition de cet été, possiblement en mobilisant des groupes alternatifs afin d’assurer que le défilé ait lieu à sa date traditionnelle, le premier samedi de juillet.

Au-delà des préoccupations immédiates, Smith a souligné l’importance d’établir un leadership solide et transparent pour assurer la survie à long terme du festival.

« Si vous voulez du financement, il faut une structure de gouvernance solide. Cela signifie un conseil d’administration dévoué et bénévole, des rapports financiers et d’activités appropriés, et une adhésion active. Avec cette base, il devient beaucoup plus facile d’obtenir du soutien aux niveaux municipal, provincial et fédéral », a-t-il expliqué.

Alors que le sort de Carifiesta cette année reste incertain, Smith demeure optimiste qu’une nouvelle vision puisse redonner au défilé sa gloire passée.

« Les Montréalais aiment leur Carnaval », a-t-il conclu. « Si une nouvelle organisation voit le jour, j’encourage les gens à la rejoindre, à s’impliquer et à contribuer à en faire une meilleure fête pour tous. »