AFROMUSÉE: Peinture en directe Inspiré par le Coloured Women's Club de Montréal
- Editor

- 28 févr. 2023
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Dans l’enceinte vibrante de l’Afro Musée, un hommage singulier a été rendu au Colored Women’s Club, organisation fondée en 1902 pour défendre les droits des épouses d’ouvriers ferroviaires. L’événement, placé sous le signe de l’art et de la mémoire, a réuni plusieurs artistes qui, chacun à leur manière, ont revisité cet héritage et proposé une réflexion contemporaine sur la force, la résilience et l’unité des femmes noires.
Parmi les voix marquantes, Malvina et Jean ont choisi de transposer le club dans une lecture actuelle. Leur œuvre met en scène des femmes qui se tiennent par la main, souriantes et solidaires, dans une atmosphère suspendue, presque intemporelle. « Être femme noire, c’est lutter chaque jour. Mais lutter, c’est aussi prendre soin de soi, créer des moments de communion », explique l’artiste. Les références au Colored Women’s Club originel, visibles à travers des symboles et des motifs historiques, rappellent que les combats d’hier trouvent toujours un écho aujourd’hui.
L’artiste Alia a quant à elle présenté Moissy, qui signifie « femme » en lingala. Sa toile place la femme noire au centre de la vie, de la maternité et de l’éducation. « La femme est celle qui donne la vie et qui transmet le savoir », affirme-t-elle, rendant hommage au rôle fondamental de la figure féminine dans la continuité des générations.
Nora, inspirée par son héritage amazigh, a proposé une œuvre qui relie les luttes des femmes marginalisées du passé et du présent. Ses créations intègrent des motifs amazighs et des influences victoriennes, enrichis par l’or et l’argent, symboles de l’âge d’or. « C’est une façon d’unir deux histoires et de montrer que les combats des femmes s’inscrivent dans une continuité universelle », confie-t-elle.
L’approche de Cindy Lou Emmanuel s’est articulée autour de l’émotion et du courage. Sa toile illustre sept femmes porteuses d’histoires, de force et de résistance face aux barrières systémiques. Les couleurs, choisies instinctivement, révèlent des personnalités variées et mettent en lumière la figure centrale de Mme Greenup, première femme à avoir fondé le Colored Women’s Club.
Pour Huda, basée à Montréal, l’art devient un vecteur de guérison et de transmission intergénérationnelle. Son œuvre représente une femme en équilibre sur un dragon, symbole de la lutte et du changement. Les couleurs traduisent un cheminement spirituel : le jaune pâle évoque le passé, le rouge incarne le courage nécessaire au bouleversement, et le bleu-vert ouvre sur la paix et la sagesse après la lutte. « Chaque famille a une personne qui pousse le bateau vers les vagues du changement », explique-t-elle, rappelant le rôle moteur des femmes dans les dynamiques sociales et familiales.
La soirée s’est conclue par les mots de Christian Basson, directeur régional du développement des affaires pour les communautés noires du Québec et de l’Atlantique à la Banque TD. Saluant le travail des artistes et l’engagement de l’Afro Musée, il a réaffirmé l’importance du Mois de l’histoire des Noirs : « La TD se tient aux côtés des communautés noires pour construire un monde inclusif, diversifié, où chacun a la possibilité de prospérer. »
Entre mémoire collective et créativité, l’exposition a démontré que le Colored Women’s Club n’appartient pas seulement au passé. Il vit aujourd’hui à travers des œuvres qui relient héritage et présent, et rappellent que la lutte pour la dignité, l’égalité et la célébration des femmes noires reste toujours d’actualité.




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