TALENT Et Passion | Alain Oyono raconte son parcours, partage son héritage
- Editor
- 19 sept.
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Auteur, compositeur et instrumentiste, Alain Oyono a trouvé très tôt dans le saxophone plus qu’un simple instrument : une véritable voix. Originaire du Cameroun, il a grandi dans un environnement profondément marqué par la musique religieuse, héritée de son père guitariste et chanteur, et de son frère, qui l’a initié à la lecture et à l’écriture musicale. Dès sa jeunesse, le saxophone s’est imposé comme une évidence. « Dès que mes doigts se sont posés dessus, j’ai su que cet instrument ferait partie de toute ma vie », confie-t-il.
Si son essence vient du gospel, du makossa ou encore du bikutsi, Alain Oyono a su élargir son univers en fusionnant les sonorités africaines avec le jazz. Cette approche a façonné ce qu’il nomme aujourd’hui son « afro jazz », un langage musical qui allie rythmes traditionnels et harmonies occidentales. « Je me base sur ma culture, mais je vais puiser profondément dans les sonorités africaines pour les marier avec le jazz », explique-t-il. Une démarche artistique qui se veut à la fois authentique et universelle.
La carrière d’Alain Oyono s’est d’abord construite aux côtés de Youssou N’Dour, avec qui il a sillonné le monde pendant onze ans. Une expérience qu’il décrit comme l’une des plus belles de sa vie. Pourtant, après plus d’une décennie de collaborations prestigieuses, il a choisi de prendre un risque : se lancer en solo. « Il n’y a pas vraiment de déclic », raconte-t-il. « Il y a juste un moment où l’on décide de prendre sa vie en main et d’assumer ses choix. »
Comme beaucoup d’artistes, Alain Oyono a dû affronter les doutes et les sacrifices. Renoncer à un parcours scolaire classique, répondre aux attentes familiales, puis accepter les aléas de la vie d’artiste. « J’ai compris que je ne roulerais peut-être jamais en Ferrari », dit-il en riant, « mais j’ai eu le privilège de vivre ma passion, de voyager et de partager ma musique avec le monde. Et cela vaut toutes les richesses. »
Aujourd’hui, Alain Oyono poursuit son aventure musicale avec un nouveau projet intitulé Alkiboulan, un trio formé autour d’une basse, d’une batterie et de son saxophone. Ensemble, ils explorent les racines africaines pour en tirer une matière musicale brute et puissante. Parmi ses compositions, l’artiste recommande particulièrement le titre Ma Nature, une œuvre dédiée aux enjeux climatiques. « J’ai voulu, à ma façon, rendre hommage à la planète et rappeler que nous traversons une période critique. »
Musicien de scène avant tout, Alain Oyono vit pour le contact avec le public. Ses souvenirs les plus marquants ne sont pas forcément ceux des grandes salles, mais ceux des instants où l’imprévu devient magie. « Un jour, à Londres, trois touches de mon saxophone ne fonctionnaient plus, mais ce fut pourtant l’un de mes plus beaux concerts. La musique, c’est accepter l’imperfection et transformer chaque moment en grâce. »
L’artiste enchaîne les projets et se prépare à plusieurs rendez-vous importants, notamment la présentation d’une de ses pièces lors de la Journée de la Paix, ainsi que le lancement du projet Alkiboulan. Entre petites scènes intimistes et grandes salles, Alain Oyono entend continuer de faire résonner son saxophone comme une voix singulière, porteuse d’émotions et de messages universels.
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