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Élections Canada 2025: Quel avenir pour les communautés afro-canadiennes ?

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  • 8 mai
  • 3 min de lecture
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Dans un contexte géopolitique tendu et marqué par des défis économiques d’envergure, les élections fédérales canadiennes de 2025 auront redessiné la carte politique du pays, tout en confirmant la montée en puissance des communautés afro-canadiennes dans le débat public. Le Parti libéral, dirigé par Marc Carney, s’est imposé avec 43 % des voix et 169 sièges, formant ainsi un gouvernement minoritaire.


Sur le plateau de Festibec TV, lors d’une émission spéciale consacrée à l’analyse des résultats de ce scrutin historique, plusieurs figures de la société civile et communautaire ont livré leurs réflexions sur les causes de cette victoire et sur la participation des Afro-Canadiens à la vie politique nationale.


Selon Tieno Souleiman Dialo, directeur général de la Fédération africaine et associations du Canada (FAAC), le facteur économique a été déterminant.


« Avec la montée des tensions commerciales provoquées par la politique américaine, les Canadiens ont voulu confier le pouvoir à un leader capable de faire face à une adversité économique forte », explique-t-il.


Marc Carney, ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre, a su convaincre par son profil technocratique et son expérience de gestion de crise, notamment lors de la récession mondiale de 2008.


« Les électeurs ont vu en lui un capitaine habitué à naviguer dans des eaux troubles », souligne Dialo.


Kouou Amaglore, sociologue et entrepreneur communautaire, abonde dans le même sens :


« Dans un contexte de guerre économique, qui mieux qu’un économiste pour donner une réponse canadienne ? Les libéraux offraient la stabilité et la confiance recherchées par les électeurs. »


Si les libéraux sortent vainqueurs, les partis d’opposition affichent des résultats contrastés. Pour Souleiman Dialo, le Parti conservateur a su créer la surprise en réalisant des gains inattendus, notamment en Ontario, malgré la défaite de son chef dans sa circonscription. Le NPD, en revanche, a essuyé une défaite sévère, passant de 22 à 7 députés.


« C’est dommage, surtout pour un leader aussi authentique que Jagmeet Singh, très respecté dans nos communautés », déplore Dialo.


Quant au Bloc québécois, il recule de 12 sièges, tout en conservant une base solide au Québec.


Au-delà des chiffres, ces élections marquent une avancée significative dans la participation politique des communautés afro-canadiennes.


« On a vu une mobilisation sans précédent. Les Afro-Canadiens ont voté pour toutes les formations politiques, pas seulement pour les libéraux », affirme Amaglore.


Pour la première fois, plusieurs candidats issus de la diaspora africaine ont été élus, comme Olivier Tomba, député d’origine congolaise à Saint-Brenda.


« C’est historique, et cela prouve que nous sommes pleinement intégrés et que notre voix compte dans les décisions nationales », se réjouit-il.


Sur le plan social, la question de l’intégration et de la lutte contre le racisme systémique demeure centrale. Si aucun parti n’a formellement inscrit une politique claire contre le racisme dans son programme, les invités s’accordent à dire que la présence accrue de candidats issus des minorités visibles constitue un pas dans la bonne direction.


« Ces élus seront, malgré eux, les porte-voix de nos communautés », estime Amaglore.


Souleiman Dialo appelle toutefois à une vigilance constante :


« Le racisme systémique reste un enjeu. Il faut continuer à dénoncer, à sensibiliser et surtout à unir nos voix. La division affaiblit nos revendications. »


Les deux intervenants reconnaissent les efforts du gouvernement pour favoriser l’intégration des nouveaux arrivants, mais estiment que les mécanismes restent insuffisants.


« Les programmes existent, mais ils sont mal vulgarisés. Les organismes communautaires font un travail immense avec peu de moyens. Il faut investir massivement dans ces structures pour un impact durable », plaide Dialo.


Cette élection de 2025 aura ainsi confirmé une réalité : les Afro-Canadiens ne sont plus des spectateurs, mais bien des acteurs de la scène politique canadienne. Leur engagement électoral, leur représentation croissante et leur volonté d’influencer les décisions publiques marquent une étape décisive dans le processus d’intégration et de reconnaissance.


« Nous sommes Canadiens, nous sommes engagés, et nous voulons construire ensemble un avenir commun », conclut Kouou Amaglore, symbole d’une génération qui revendique sa place dans le Canada d’aujourd’hui.



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